Page:Lecompte - Catherine Tekakwitha, le lis des bords de la Mohawk et du St-Laurent, 1927.djvu/32

Cette page a été validée par deux contributeurs.
26
catherine tekakwitha

Une autre utilité des filles, c’est leur établissement. Car, chez les sauvages, le mari suit la femme et non la femme le mari. Le mariage est tout au profit de la famille de l’épouse. Par cette union, le nouvel époux entre chez lui dans la cabane. C’est un chasseur et un guerrier de plus. Les parents âgés le regardent avec raison comme une ressource assurée pour leurs vieux jours et, s’il est brave guerrier, comme un reflet de gloire sur leur famille.

La vie de Tekakwitha se passera presque exclusivement à l’intérieur de la cabane. Aussi est-il bon de rappeler ce que nous disions plus haut sur ces sortes de logis. Cabanes longues et larges, en forme de tonnelles, où pouvaient habiter jusqu’à vingt familles divisées en groupes de quatre : deux de chaque côté de la cabane, participant à un foyer commun placé au centre du long corridor ; et ainsi des autres groupes. Au-dessus de chaque feu était pratiquée dans le toit une ouverture par où sortait la fumée et entrait la lumière. La cabane n’en restait pas moins enfumée et sombre.

Après l’épidémie, le village s’était transporté en bloc un mille plus haut, sur la même rive droite de la rivière Mohawk, à l’angle sud-ouest formé par la rivière et le ruisseau Auries. C’est aujourd’hui Auriesville[1]. On y

  1. Voir la carte à la page 83.