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Elle arriva à la suite de son missionnaire, de son interprète et de ses chefs ; elle se plaça à la droite de l’enceinte réservée, et pointa son canon à l’embouchure de la rivière du Portage, dans la direction du fleuve et de la ville de Montréal…

« La multitude franco-canadienne et anglaise, accourue de la ville et des paroisses environnantes, prit place à la gauche et en face de la croix et de l’enceinte réservée, et braqua son canon à ses côtés. Le fleuve Saint-Laurent coulait au pied de la croix, et le murmure des rapides voisins se mêlait aux accents confus de la multitude religieuse. »

À la première décharge du canon, le Vexilla Regis est entonné. Un chœur de jeunes filles exécute ensuite quelques couplets de cantiques. Puis viennent, entremêlés de coups de canon et de chants iroquois, un sermon en français par le P. Martin, un autre en iroquois par l’abbé Marcoux, curé de Caughnawaga, un troisième en anglais par le vicaire général, l’abbé Hudon. « Alors, conclut le P. Tellier, la croix reçut la bénédiction de M. le vicaire général et s’éleva avec majesté sur les bords du Saint-Laurent, au milieu des chants de l’Église, des décharges de canons et des acclamations de la multitude. »[1]

  1. Lettres des Nouvelles Missions du Canada, t. I, p. 43 et suiv.