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des bourgs voisins et enfin ceux des villes de Montréal et de Québec. On s’agenouille sur sa tombe, on l’invoque dans toutes les détresses ; on veut emporter un souvenir, un talisman, un peu de poudre du tombeau. Et voilà que cette poussière, à l’instar de ces graines ailées portées par les vents et multipliant partout arbustes, arbres et fleurs, cette poussière s’en va sur tous les points de la colonie opérer d’innombrables merveilles.

Elle garde toute sa vertu curative, même lorsque le corps de la sainte est enlevé de là et transféré au nouveau village.

La mission en effet eut un nouvel exode, neuf ans après la mort de Catherine, 1689. La raison en était, comme dans la migration précédente, l’épuisement du sol. L’ancien poste, avec le tombeau et sa croix, appelé jusque-là Kahnawaké (au rapide), prit le nom de Kateri tsi tkaiatat (là où Catherine fut inhumée). C’est aussi en son honneur que toute cette région se nomme encore Côte Sainte-Catherine. Le nouveau village s’appela Kahnawakon (dans le rapide). Les restes de Catherine y furent transportés, et, cette fois, déposés pieusement dans la chapelle.

L’odyssée n’était pas finie. Un troisième déplacement s’effectua en 1696, toujours en remontant un peu le fleuve. La mission devait y rester vingt-trois ans. À cette époque, le