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CHAPITRE SEPTIÈME


Le tombeau de Catherine Tekakwitha


Après la mort, c’est la mise au tombeau sous quelques pelletées de terre. Le tombeau garde bien sa proie ; il en garde aussi le souvenir. Combien sont-ils ceux dont la mémoire survit à la tombe ? Pour la plupart c’est le grand silence, en attendant le grand réveil.

L’histoire a sauvé de l’oubli certaines existences. Les saints appartiennent tous à ce groupe de grands hommes. À chacun d’eux on peut appliquer le mot du prophète : « Son sépulcre sera glorieux. »


Qui eût dit que cette gloire était réservée à une pauvre petite sauvagesse, après une vie bien courte dans une obscure bourgade du nouveau monde, et que cet élan des âmes vers son tombeau éclaterait dès l’année de sa mort, pour se prolonger jusqu’en notre vingtième siècle ?

À peine ensevelie sur les bords du fleuve, au pied de la grande croix, Catherine Tekakwitha voit accourir à elle les gens du village, les missionnaires eux-mêmes, puis les habitants