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À Shishigwaning donc vivait une bonne sauvagesse, malade depuis onze mois d’ulcères syphilitiques de la bouche et de la gorge. Elle avait contracté ces ulcères en fumant la pipe dont s’était servie sa fille, alors syphilitique. Elle souffrait horriblement ; elle faiblissait aussi, ne pouvant plus prendre qu’un peu de bouillon. Malgré les médecins et leurs remèdes, le mal empirait.

Sur ces entrefaites, le missionnaire arriva à Shishigwaning, dans la matinée du vendredi, 29 septembre 1905. La malade voulut profiter de sa présence pour le consulter comme médecin (il l’avait été avant de se faire Jésuite). Le Père lui déclara que, dans les circonstances, il ne pouvait ni ne voulait agir comme médecin. « (Mais puisque les hommes ne peuvent rien pour vous, ajouta-t-il, c’est l’heure du bon Dieu. Demandez-lui votre guérison par la puissante intercession de Catherine Tekakwitha, votre sœur par le sang. Tout en restant résignée à la volonté de Dieu, demandez avec ferveur et confiance. Promettez quelque chose au bon Dieu, pour lui montrer votre confiance maintenant, et votre reconnaissance lorsque vous serez guérie. »

Ces paroles firent une vive impression sur la pauvre malade. Elle se mit à invoquer Catherine Tekakwitha, et le soir même elle commença une neuvaine en son honneur.