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Ayant eu le bonheur de mettre au monde deux enfants, un garçon et une fille, son unique désir était de les faire baptiser. L’occasion ne se présenta point.

Et pourtant, le P. Le Moyne, que nous avons vu, en 1655, fonder sa mission volante chez les Agniers, y revenait l’année suivante passer deux mois à Ossernenon. Il y retournait encore une fois en 1657, avec un petit Iroquois francisé et quelques Hurons.

Il ne put y demeurer bien longtemps. Dans les premiers mois de 1658, la hache de guerre était déterrée. Un complot se formait chez les Onnontagués pour massacrer les missionnaires et les Français du poste de Gannentaha. Avertis à temps, ils s’éloignaient pendant la nuit et échappaient au péril.

À ce moment-là même, le P. Le Moyne, par prudence, se retirait à Manhatte, chez les Hollandais, et, au mois de mai, rentrait à Québec. Et ainsi se terminait ce qu’on a appelé la première phase des missions iroquoises. Elle avait duré seize ans (1642-1658), avec des intermittences prolongées, que les hostilités avaient imposées aux missionnaires.

Malgré ces va-et-vient répétés du P. Le Moyne, l’Algonquine d’Ossernenon ne le rencontra point. Fut-ce timidité de sa part ou défense de son mari ? On ne sait. Et ce sera là sa suprême douleur, lorsque la petite vérole viendra la coucher dans la tombe.