Page:Lecompte - Catherine Tekakwitha, le lis des bords de la Mohawk et du St-Laurent, 1927.djvu/276

Cette page a été validée par deux contributeurs.
270
catherine tekakwitha

ravager les récoltes, n’osèrent toucher à aucune famille de la paroisse, ni à leurs bestiaux, ni à leurs grains.

L’abbé Remy termine la série des guérisons par celle de « M. François le Gantier, écuyer, Sieur de Rané, officier dans le détachement de la marine, commandant pour le Roy le fort de notre église des Saints-Anges de la Chine ».

En décembre 1695, il revenait de Ville-Marie. Il était encore tout en sueurs, lorsqu’on vient lui dire qu’un des bateaux de la garnison s’est détaché et s’en va à la dérive sur le fleuve. Il accourt aussitôt, et bravement mais imprudemment, se jette à l’eau pour le saisir. L’eau glacée eut son effet immédiat : il fut saisi aux intestins de douleurs violentes, avec en plus ce que le P. Cholenec appelle « un furieux débordement de bile, dont il (M. de Rané) pensa mourir en quelques heures ». On avait aussitôt fait venir un médecin de Montréal. Les remèdes échouèrent sans plus. Le danger de mort était imminent.

On prévint le curé. Il accourut, confessa le mourant et le prépara à recevoir l’Extrême-Onction. Cela fait, il lui conseilla d’avoir recours à Catherine Tekakwitha, et de promettre à Dieu que, s’il le guérissait par les mérites et l’intercession de sa servante, il irait faire dire une messe à l’église du Sault. Le malade