Page:Lecompte - Catherine Tekakwitha, le lis des bords de la Mohawk et du St-Laurent, 1927.djvu/27

Cette page a été validée par deux contributeurs.
21
ses premières années

Certains historiens la font naître à Gandaouagué (au rapide) aujourd’hui Auriesville, distant seulement d’un mille d’Ossernenon. Les deux villages ne sont, pour ainsi dire, qu’un seul et même endroit, et ils se prennent souvent l’un pour l’autre.[1]

Le père de Tekakwitha était un Iroquois païen, sa mère une Algonquine chrétienne. Elle avait été instruite et baptisée dans la ville des Trois-Rivières. On admirait déjà sa vertu, lorsque, dans une incursion des Iroquois, elle tomba entre les mains d’un guerrier qui l’emmena captive. Elle sut gagner le cœur de son maître. Au lieu d’en faire la victime de sa cruauté ou de son libertinage, il la prit pour femme.

Cette conduite n’était point rare chez les sauvages. Le vainqueur sauvait par là de l’infamie ou de la mort celle qui avait été l’objet de son choix. De ce jour, elle était incorporée à la nation et jouissait de tous les droits.

On a pu dire de cette vertueuse femme, comme autrefois du saint homme Tobie, qu’elle conserva sa foi et la crainte de Dieu dans la terre de sa captivité. Elle priait sans cesse.

  1. Voir Ellen Walvorth, The Life and Times of Kateri Tekakwitha, p. 13 et p. 38 où une carte indique les postes respectifs d’Ossernenon, de Gandaouagué (Auriesville) et de Kahnawaké (Fonda).