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la relation de l’abbé remy

Dieu voulût faire tant de prodiges et de merveilles par l’intercession de cette pauvre fille, dont plusieurs de mes paroissiens qui y avaient recours, m’entretenaient après en avoir reçu tant de grâces et de faveurs. Enfin, un jour, je fus inspiré d’en faire l’épreuve sur moi-même. »

Mais il paraît qu’avant de faire cette épreuve sur lui-même, il en reçut une de la part de Catherine, et servie à point, comme elle avait fait pour cette femme qui s’était moquée d’elle. Nous en devons le récit au grave P. de Charlevoix.

Après avoir rappelé la coutume qui s’était établie dans les paroisses environnantes, d’aller, au jour du décès de Catherine, chanter une messe solennelle de la Trinité dans l’église du Sault Saint-Louis, il ajoute que les paroissiens de M. Remy lui parlèrent de cet usage. « Il leur répondit — ainsi s’exprime l’historien — qu’il ne croyait pas devoir autoriser par sa présence un culte public, que l’Église n’avait pas encore permis. La plupart, l’entendant parler ainsi, ne purent s’empêcher de dire qu’il serait bientôt puni de ce refus ; et en effet, dès le même jour, il tomba dangereusement malade. Il comprit d’abord la cause d’une attaque si imprévue, fit vœu de suivre l’exemple de ses prédécesseurs, et fut guéri sur le champ. »