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centaine d’hommes, mais elle en tua à l’ennemi plus de sept cents parmi ses plus braves.

Lors du massacre de Lachine, en 1689, l’armée iroquoise, forte de quinze cents guerriers, passa le long des terres de la mission, avant de traverser le fleuve. Ils auraient pu ruiner les belles moissons de nos sauvages. Pas un épi ne fut perdu.

Ils annonçaient tous les ans leur détermination d’en finir avec le Sault Saint-Louis. Une main mystérieuse rompait toujours leurs projets.

Cette protection se fit très spécialement sentir à l’été de 1696, alors que les guerriers du Sault accompagnaient un convoi au fort Frontenac. Les Iroquois des cantons le savaient, et pourtant ils n’osèrent attaquer la mission laissée sans défense. Bien plus, ils n’inquiétèrent nullement les missionnaires, les femmes, les vieillards et les enfants qui restaient, et qui, en ce même été, accomplissaient une troisième migration du village, charriant, portant, traînant à qui mieux mieux tout ce qu’ils pouvaient, du vieux village au nouveau.

Un fort parti d’Iroquois vint un jour à l’ancien village, mais à distance seulement. Ils en étaient là, lorsqu’ils aperçurent cinq ou six canots que montaient une trentaine de femmes des plus considérables de la mission et de la bande de Catherine. Elles venaient