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catherine tekakwitha

puis demeura longtemps en prière auprès des reliques de la sainte.

Nous devons dire ici que la mission n’était plus à la rivière du Portage. Elle s’était transportée un peu plus haut, à Kahnawakon, en 1689. Les restes de Catherine Tekakwitha avaient été exhumés, transférés au nouveau village, et placés cette fois dans la chapelle.

La jeune fille était donc là en prière, lorsqu’elle sentit qu’on lui arrachait violemment quelque chose de la tête. Ce ne fut qu’un éclair : le mal avait disparu sans retour.

M. de Granville avait passé à Montréal tout l’été de la même année 1695, à la suite du gouverneur général, le comte de Frontenac. Il entendit souvent à Montréal l’éloge de notre bienheureuse. Ce qui lui fit prendre de la poudre de son tombeau et l’emporter à Québec, à l’automne. Il trouva mourante sa fille toute jeune encore. En le voyant entrer, Mme de Granville ne put s’empêcher de lui dire, au fort de sa douleur :

— Vous venez bien à propos, mon mari, pour voir mourir votre fille !

— Non, non, réplique-t-il sur le champ, elle ne mourra pas. J’apporte sa guérison avec moi. Et il montrait le sachet de poudre.

Tous deux se mettant à genoux recommandent leur fille à Catherine, et, ayant trempé de cette poudre dans de l’eau, ils en