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tomber les autres ? Dans ces moments, il désapprouvait en son âme les honneurs qu’on rendait à l’illustre défunte ; puis, emporté par le souvenir de ses vertus, il se rendait au tombeau et priait avec la plus grande confiance.

Ainsi flottant, perplexe, il fut appelé, en janvier 1681, neuf mois après la mort de Catherine, auprès d’un Français, Claude Caron, habitant de la Prairie de la Magdeleine, qui se mourait. Le Père en fut enchanté : il allait mettre à l’épreuve la vierge iroquoise que l’on disait déjà si puissante au ciel — puissance qui jusque-là ne s’était manifestée que par la guérison des âmes.

Il eut soin de passer par le tombeau de Catherine, suppliant Notre-Seigneur de vouloir bien l’éclairer en cette occasion sur ses doutes. Il se releva avec plus de confiance. Le malade, qu’il trouva réduit à l’extrémité par une violente oppression de poitrine, après une troisième rechute, put à peine se confesser. Lui ayant administré les derniers sacrements, le Père lui proposa de se vouer à la bonne Catherine et de l’aller prier sur son tombeau si elle le guérissait. Le moribond promit tout de grand cœur. Le missionnaire lui mit alors au cou le crucifix que Catherine mourante tenait entre ses mains. Il se retira en promettant de revenir le lendemain.