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les premières guérisons

volumes pour narrer tout ce qu’il voit. Il résume enfin et grave sa pensée en l’appelant la Thaumaturge du Nouveau-Monde.


Venons-en maintenant aux premières manifestations de ce pouvoir étonnant, renouvelé de nos jours — le parallèle s’impose à l’esprit — par la semeuse de miracles qu’est la jeune sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus.

Les missionnaires du Sault et leurs ouailles n’attendirent pas des miracles pour témoigner leur dévotion à Catherine Tekakwitha. On se porta à son tombeau pour la vénérer et l’invoquer.[1]

Le P. Chauchetière en était, mais non d’abord sans quelque scrupule. Chose étrange, malgré la première apparition dont il fut favorisé six jours après la mort de Catherine et dont il ne dit rien à personne à ce moment-là, il ne pouvait se débarrasser d’un certain doute à l’égard de Catherine. Ce doute venait de la calomnie que le P. Cholenec nous a racontée. Il se sentait intérieurement pressé d’écrire sur les vertus de la sainte ; il hésitait. Il y avait bien l’apparition, mais n’était-il pas la victime d’une illusion ? Allait-il y faire

  1. Le chapitre septième fera l’historique du tombeau de Catherine Tekakwitha.