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enfin qu’il n’aurait de repos qu’en obéissant à la bienheureuse.

Il débuta par un tableau des peines de l’enfer, lequel plut extrêmement aux sauvages et même aux missionnaires. « Cela me donna courage, écrit-il, pour entreprendre le portrait de Catherine, qui était l’unique peinture que je souhaitais faire, pour accomplir ce qui m’avait été si fort inspiré, pour ma consolation et pour celle des autres. »

Au reste, il ne se faisait aucune illusion sur son talent de portraitiste. « Je m’y appliquai, avoue-t-il, voyant que je n’avais pas d’autre personne à qui je pusse m’adresser qu’à moi-même. »

Cette modestie était bien à sa place. Car un portrait est une tout autre affaire qu’une scène d’enfer. Le portrait était assez quelconque, au dire du P. Cholenec dans sa relation latine : depinxit itaque quoquo modo. Il ajoute que d’autres furent faits sur du papier et mal, papyraceae et male pictae. Et pourtant, reprend-il, — et c’est à quoi nous voulions en venir — ces feuilles volantes eurent partout un succès prodigieux, on ne pouvait suffire aux demandes, on se les disputait, on les conservait avec le plus grand soin. C’est qu’elles opéraient des merveilles. Le P. Cholenec nous dit qu’il suffisait parfois de les poser sur la tête des malades, pour les ramener à la santé.