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d’Alcantara à sainte Thérèse ? Elle l’entendit s’écrier comme dans une extase : « Ô bienheureuse pénitence, qui m’a valu une si grande gloire ! »

La leçon ne fut pas perdue pour Anastasie. Trois de ses fils, dont l’un capitaine du village, furent tués dans une guerre qui éclata peu de temps après. Le souvenir de sa vision la soutint admirablement dans cette cruelle épreuve.

Catherine ne pouvait oublier sa grande amie, Marie-Thérèse. Un jour que celle-ci était seule dans sa cabane, Catherine lui apparut tout à coup. Tout familièrement la bienheureuse vint s’asseoir près d’elle, sur sa natte. En quelques paroles très douces, elle lui reprocha certaines choses qu’elle avait faites, lui donna plusieurs bons avis, et disparut.

Thérèse sut si bien profiter de ces observations que sa ferveur lui fit donner par le village le nom de celle qu’on regrettait toujours, tout en l’invoquant. On ne l’appela plus Thérèse mais Catherine. Elle était à la tête de la petite troupe extrêmement fervente, dont nous avons déjà parlé, et qui s’intitulait la Bande ou les Sœurs de Catherine.

Mais il nous faut revenir au P. Chauchetière. Car il fut favorisé de deux autres apparitions. L’excellent P. Cholenec qui les raconte, n’en paraît pas autrement jaloux.