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les apparitions

sur sa natte. Elle avait à peine fermé les yeux qu’elle entendit une voix qui l’appelait doucement :

— Ma mère, levez-vous et regardez.

Je reconnus la voix de Catherine, racontait-elle. Et aussitôt, je me levai sur mon séant et m’étant tournée du côté d’où venait la voix, je vis Catherine debout auprès de moi, toute éclatante de lumière, le bas du corps depuis la ceinture disparaissant dans cette clarté ; l’autre moitié, son visage surtout, resplendissait comme le soleil. Elle portait en main une croix plus brillante encore que tout le reste. Je la vis, oui, insistait-elle, je la vis distinctement dans cette posture, éveillée que j’étais, et elle m’adressa ces paroles que j’entendis aussi distinctement :

— Ma mère, regardez cette croix, voyez comme elle est belle. Oh ! que je l’ai aimée sur la terre et que je l’aime encore dans le paradis ! Combien je voudrais que tout le monde l’aimât comme j’ai fait !

Sur ces paroles elle disparut, laissant sa mère comblée de joie et l’esprit si rempli de ce spectacle, qu’après bien des années elle en parlait encore comme d’une vision toute récente.

Mais d’abord, au mot de Catherine sur la croix rappelant sa vie crucifiée, qui ne se reporte à la célèbre apparition de saint Pierre