Page:Lecompte - Catherine Tekakwitha, le lis des bords de la Mohawk et du St-Laurent, 1927.djvu/230

Cette page a été validée par deux contributeurs.
224
catherine tekakwitha

— Quant à moi, ajouta l’autre, vraisemblablement le P. Chauchetière lui-même, à cause de son allusion au lieu de sépulture de la défunte, ayant depuis un an une forte pensée qu’il devait arriver quelque malheur à la mission, j’ai été tous les jours, depuis ce temps-là et aujourd’hui encore, prier Catherine à son tombeau de nous en délivrer, et je n’ai cessé pendant tout ce temps d’importuner le Supérieur de la mission pour faire transporter les ossements de Catherine dans notre église, sans savoir pourquoi je le faisais. »

Le sauvage de l’apparition était aussi un présage de l’avenir. Dans une des attaques faites contre la mission, un Iroquois fut saisi par les Onnontagués, emmené chez eux et brûlé vif en haine de la foi. Là encore on attribua à la sainte l’héroïsme de ce chrétien, priant pour ses bourreaux au milieu des tortures, les conjurant de sauver leur âme par la foi au vrai Dieu.

Anastasie, la bonne Anastasie, que Catherine appelait sa mère, méritait bien une attention spéciale de la part de sa fille. C’est en effet ce qui lui fut accordé, deux jours après l’apparition au P. Chauchetière.

Le soir venu, tout le monde étant couché après la prière commune, la fervente chrétienne continua de prier quelque temps. Puis, se sentant accablée par le sommeil, elle se coucha