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les apparitions

poteau et brûlé vif. Cette merveilleuse vision dura deux heures. Le missionnaire eut tout le loisir de la contempler avec une joie incroyable, sans oser apparemment proférer un seul mot. Il put aussi se demander à l’aise ce que pouvaient bien signifier l’église et le sauvage.

L’avenir se chargea d’expliquer le mystère. En 1683, trois ans après l’apparition, un épouvantable ouragan s’abattit sur le village ; de mémoire d’homme on n’avait jamais rien vu de semblable. La violence du vent était telle que l’église, longue de soixante pieds et solidement faite de fortes pièces sur pièces, fut saisie par un angle, soulevée et renversée sur l’angle opposé. Deux Pères logeaient en ce moment au-dessus de l’église, un autre tenait la corde pour sonner la cloche, lorsqu’ils furent tous trois enlevés en l’air avec les pièces et précipités sous les débris. On les croyait écrasés, blessés à mort. Ils en furent quittes pour quelques légères contusions. Leur première pensée fut d’attribuer aux prières de Catherine le bienfait de leur préservation.

— Pour moi, dit l’un, j’ai offert aujourd’hui même la messe en son honneur.

— Et moi, reprit le deuxième, j’ai été ce matin à son tombeau, pour me recommander à elle d’une manière toute particulière.