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pauvre sauvagesse, comme si la main de Dieu était raccourcie, et qu’il ne fût pas le maître des grâces pour les faire à qui il lui plaît.

« Mais celles dont il s’agit ici sont si considérables et si bien circonstanciées, que je ne vois pas qu’on puisse raisonnablement les révoquer en doute.

« Au reste, que les incrédules demeurent toujours incrédules, Dieu n’en sera pas moins glorifié dans sa servante ; et les gens de bien y trouveront de nombreux motifs de l’aimer et de le bénir, voyant qu’il est si libéral à récompenser les services qu’on lui rend, jusque dans les pauvres sauvages. »

La première apparition de Catherine Tekakwitha fut accordée au P. Chauchetière. Le P. Cholenec ne le nomme pas, parce que, au moment où il écrivait, le Père ainsi favorisé, vivait encore. Il se contente de l’expression : « Une personne de vertu, digne de foi. » Le P. Chauchetière lui-même fait allusion à ce prodige en deux endroits de ses écrits.

Donc, le sixième jour après la mort de Catherine, qui était le lundi de Pâques, sur les quatre heures du matin, le Père étant en oraison, elle lui apparut toute environnée de gloire, avec un port plein de majesté, le visage rayonnant, les yeux levés au ciel comme en extase. À sa droite se voyait une église renversée, à sa gauche un sauvage attaché à un