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vincial de France en 1715 : « Tous les Français qui habitent ces colonies, de même que les Sauvages, ont une singulière vénération pour elle ; ils viennent de fort loin prier sur son tombeau, et plusieurs, par son entremise, ont été guéris sur le champ de leurs maladies et ont reçu du ciel d’autres faveurs extraordinaires. »

C’est bien aussi le témoignage du P. Chauchetière. « Tout le peuple, dit-il, tant sauvages que français, s’adresse à elle dans ses nécessités. »

Nous avons cité ailleurs le P. de Charlevoix. On sait qu’il vint deux fois au Canada. Il y demeura d’abord de 1705 à 1709, où il commença à recueillir les matériaux de sa grande Histoire et Description de la Nouvelle-France. Dix à douze ans plus tard, il y passa plusieurs mois avant de continuer sa route vers la Louisiane. Il put donc se rendre compte par lui-même de l’universelle vénération du pays pour la vierge iroquoise. Voici ce qu’il en rapporte, après avoir dit que Dieu n’avait pas encore glorifié les tombeaux des héroïques apôtres et missionnaires de la Nouvelle-France :

« Il a fait cet honneur à une jeune Néophyte, presque inconnue à tout le pays pendant sa vie. Elle est, depuis plus de soixante ans, regardée comme la Protectrice du Canada, et