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catherine tekakwitha

l’œuvre commencée. Il tombe à son tour sous la hache du barbare. C’est le 18 octobre 1646, à Ossernenon : là-même, dix ans plus tard, naîtra Catherine Tekakwitha. Le lendemain, 19 octobre, Jean de la Lande suivait le P. Jogues dans son triomphe.

Jogues, Goupil, La Lande sont aujourd’hui sur les autels.

La mort du P. Jogues fut le signal de la rupture de la paix et de la reprise des hostilités. Les cinq cantons décrètent une guerre d’extermination contre les Hurons et les Français.

La situation de la colonie s’aggrave d’une manière effrayante. Les Iroquois sont partout. En 1651, le P. Joseph-Antoine Poncet (le fondateur de la première congrégation de la S. V. à Québec) est surpris avec un Français au Cap-Rouge, et emmené en captivité ; il subit le supplice des prisonniers ; il allait être brûlé vif, lorsqu’un traité de paix lui rendit la liberté.

Les Onnontagués avaient demandé au gouverneur, M. de Lauzon, la visite d’une Robe-Noire. Le P. Simon Le Moyne est choisi. Il remonte le fleuve Saint-Laurent, et du lac Ontario, il pénètre dans le territoire iroquois. Il est tout de suite entouré d’une bande de Hurons captifs, restés fidèles à leur foi religieuse. Le P. Jogues en avait aussi trouvé chez les Agniers, soit comme esclaves, soit comme incorporés à la tribu.