Page:Lecompte - Catherine Tekakwitha, le lis des bords de la Mohawk et du St-Laurent, 1927.djvu/218

Cette page a été validée par deux contributeurs.
212
catherine tekakwitha

Il y avait alors dans la mission deux jeunes filles, âgées d’environ quinze ans, toutes deux remarquables déjà par leurs vertus. Causant un jour de leur vie intérieure, elles se demandèrent ce qu’elles pourraient bien faire, à l’exemple de Catherine, de plus agréable à Dieu et à la sainte elle-même. Elles en vinrent à cette conclusion : elles voueraient, comme Catherine, leur virginité à Dieu, en prenant Jésus pour Époux et Marie pour Mère. Le pacte fut conclu entre elles. Elles le recommandèrent au Seigneur dans de ferventes prières.

Mais voici que devant nos deux jeunes héroïnes se dressa soudain un obstacle infranchissable : le refus absolu des parents.

Tout aussitôt elles changèrent de tactique. Puisqu’il leur était impossible de vivre vierges, elles mourraient vierges. Ce fut la supplique qu’elles présentèrent à leur aimable patronne, la priant de les venir chercher au plus vite. Il est permis de croire que, du haut du ciel, Catherine les entendit et obtint pour elles l’objet de leur vœu. En effet, contre toute attente, à l’étonnement des missionnaires et du village, on vit ces deux jeunes chrétiennes, frappées ensemble d’un mal secret, languir et bientôt remettre à Dieu leur âme virginale.