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premiers fruits de sa mort

que sur le conseil de son confesseur. Durant quatorze ans, une maladie le cloua sur sa natte. Il puisait sa patience et sa consolation dans le souvenir de la sainte. Il gardait devant lui son portrait. Une de ses reliques aussi était suspendue à son cou. Il s’était fait un petit chapelet qu’il appelait le « chapelet de Catherine » : il consistait en une croix sur laquelle il récitait le Credo, deux grains pour le Pater et l’Ave, trois autres grains pour les trois Gloria Patri qui terminaient le chapelet. Il le récitait souvent pour remercier la Sainte Trinité des grâces qu’elle avait départies à Catherine.

Un dernier détail souligne l’industrieuse piété de cet homme. Il avait imaginé un autre chapelet, que les âmes ferventes connaissent bien et qu’elles appellent un marqueur : à savoir un certain nombre de rassades ou grains, enfilés sur une cordelette, qu’on déplace à volonté pour marquer des points. Le matin, il prenait la résolution de faire tant de fois tels actes de vertu ; son marqueur lui indiquait le soir où il en était de sa résolution.

Après avoir converti plusieurs de ses compatriotes par ses paroles et plus encore par ses exemples — conversions qu’il renvoyait à sa chère sainte — il mourut en prédestiné.

Nous ne pouvons mieux terminer ce chapitre que par le trait charmant que raconte le P. Cholenec dans sa relation latine.