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plus grandes par les plus austères pénitents du monde. »

Catherine Tekakwitha, on se le rappelle, avait trouvé, en arrivant à la mission du Sault, une grande ferveur parmi ses compatriotes. Sa présence ne fit que l’augmenter. Sa mort détermina un tel élan de piété et de mortification, que les missionnaires en parlent comme d’un « effet prodigieux ». Ils en donnent quelques exemples.

La nuit du Vendredi Saint, une femme la passa tout entière à se rouler sur les épines, comme avait fait la défunte. Une autre le fit quelque temps après quatre et cinq nuits de suite. Plusieurs se flagellaient jusqu’au sang. Des gens mariés se séparèrent pour vivre en continence. Des veuves renoncèrent à un second mariage. D’autres, plus jeunes, promirent d’y renoncer si leurs maris mouraient avant elles ; promesse qu’elles accomplirent ensuite malgré leur jeunesse et l’attrait de partis avantageux.

Les Pères avaient grand soin de rappeler souvent la vie et les vertus de la jeune vierge. Le jour anniversaire de sa mort se passait au village en exercices d’une dévotion extraordinaire.

Parmi les imitateurs de Catherine, le P. Chauchetière signale le bon François Tsonnatoüan. Il vécut plusieurs années avec sa femme comme frère et sœur. Il ne cessa