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premiers fruits de sa mort

mettre dans l’église. Mais pour éviter cette singularité, je fis faire la fosse dans le cimetière, et justement au lieu même qu’elle avait marqué, et que je n’ai su qu’après bien des années. »

Le tombeau de Catherine deviendra vite glorieux, comme nous le verrons dans les chapitres suivants.

Le lendemain des funérailles, qui était le Vendredi Saint, l’un des missionnaires prêcha sur la passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Déjà l’émotion de l’auditoire était profonde. Mais quand ensuite le célébrant dévoila la Croix, que Catherine avait tant aimée, « tout le monde, raconte un biographe anonyme, se mit à éclater si fort en cris et en sanglots, qu’il fallut les laisser pleurer un assez long espace de temps. Le Père ayant voulu ensuite entonner le Vexilla, il ne put jamais prononcer que les deux premiers mots (Vexilla Regis), parce qu’aussitôt les cris et les sanglots recommençaient plus forts qu’auparavant dans toute l’église ; de sorte qu’il fallut céder une seconde fois à la violence de la douleur.

« Le fruit de tout cela, continue le même auteur, fut qu’on ne parlait plus que de se convertir et de se donner entièrement à Dieu. Il se fit le même jour et le lendemain, et huit jours de suite, des pénitences si excessives dans le bourg, qu’il est difficile qu’il s’en fasse de