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Ce Père était le P. Chauchetière. Il ne fut pas moins émerveillé que son compagnon. « C’était, dit-il, un argument nouveau de crédibilité, dont Dieu favorisait les sauvages pour leur faire goûter la foi. »

Le P. Cholenec ajoute que le Jeudi matin, deux Français domiciliés à la Prairie de la Magdeleine, vinrent au Sault pour assister au service. Ils passèrent devant la cabane entr’ouverte de la défunte. La voyant étendue sur sa natte, avec un visage si beau et tout souriant, ils se dirent l’un à l’autre :

— Voilà une jeune femme qui dort bien paisiblement.

Mais ayant appris, un moment après, que c’était Catherine elle-même, décédée la veille, ils retournèrent à la cabane, se mirent à genoux et se recommandèrent à ses prières. Ils étaient tellement touchés de ce spectacle, qu’ils voulurent faire eux-mêmes, et sur le champ, le cercueil qui devait recueillir une si précieuse relique.

Le P. Cholenec termine à bon droit son récit par cette réflexion : « J’avoue franchement que la première pensée qui me vint alors, fut que Catherine pouvait bien être entrée en ce moment dans le ciel, et qu’elle faisait par avance rejaillir sur son corps virginal, un petit rayon de la gloire dont son âme venait de prendre possession dans la gloire. »