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bois pour les fêtes. Dans leur embarras, elles jugèrent que le mieux était de s’adresser à Catherine elle-même, qu’elle avait sans doute assez de crédit au ciel pour faire différer sa mort jusqu’à leur retour du bois. Le P. Cholenec lui en parla de leur part. Elle répondit aussitôt que ses sœurs pouvaient aller au bois, qu’elles en reviendraient à temps pour assister à sa mort.

Elle tint parole. Quand ces femmes revinrent à trois heures de l’après-midi, elle les attendait. Voici comment le P. Cholenec termine cet épisode :

« Elle attendit, raconte-t-il, qu’elles fussent entrées dans sa cabane, et la merveille que je vis moi-même de mes yeux, c’est que la dernière ne fut pas plutôt arrivée, que les ayant toutes autour d’elle à genoux, elle entra en agonie. Ainsi toutes eurent la consolation de la voir mourir, comme elles l’avaient souhaité et qu’elle le leur avait promis. »

Sur les trois heures donc, l’agonie commença, « agonie la plus douce du monde ». Peu de temps après elle perdit la parole en prononçant les noms de Jésus et de Marie. Elle entendait encore fort bien, remarquent ses deux biographes, et avait sa pleine connaissance. Aussi la voyait-on s’efforcer pour faire au moins de cœur les actes qu’on lui suggérait. Enfin, vers trois heures et demie,