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De sa natte la malade en eut connaissance à l’instant même. Se tournant vers l’autre veilleuse, elle la pria d’aller chercher sa compagne. Ce qu’elle fit aussitôt. Elles rentrèrent bientôt dans la cabane. Catherine se pencha à l’oreille de la plus jeune et lui dit de laisser reposer l’autre la première, parce qu’elle voulait lui dire quelque chose en secret. Elle l’encouragea alors et l’exhorta à persévérer dans le service de Dieu ; elle prierait pour elle quand elle serait au ciel ; elle finit par l’assurer qu’elle était fort agréable à Notre-Seigneur. Et comme cette personne, aussi humble que fervente, se récriait, disant qu’elle était une grande pécheresse, que Catherine ne la connaissait point. Alors, la malade la prenant par le bras, et le serrant, reprit :

— Je sais bien, ma sœur, ce que je dis ; je sais aussi le lieu d’où vous venez et ce que vous y avez fait ; allez, prenez courage, soyez sûre que vous êtes agréable aux yeux de Dieu et que je vous aiderai auprès de lui.

Le lendemain était le Mercredi Saint. C’était la veille des deux jours consacrés aux deux grands mystères de l’Eucharistie et de la Croix, les deux dévotions essentielles de la mourante.

Ce devait être son dernier jour. L’un des missionnaires en avait eu le pressentiment. Voici le témoignage explicite du P. Cholenec :