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écorce et, au risque de le voir mourir en chemin, on le portait à l’église, où il recevait la sainte communion.

Quand il fut question du Viatique pour Catherine, on hésita : elle était certainement trop faible pour être transportée à l’église. Alors, romprait-on avec la coutume, ou laisserait-on mourir la malade sans la suprême consolation du Viatique ? Les Pères décidèrent de passer outre à la coutume, et tout le village les approuva : l’exception était justifiée à l’égard d’une si sainte personne.

La malade ramassa tout ce qu’elle avait de forces pour recevoir dignement une dernière fois son Sauveur tant aimé. Un humble détail matériel l’inquiétait : elle confia à sa fidèle compagne que, dans sa pauvreté, elle n’avait rien pour se couvrir décemment. Aussitôt Marie-Thérèse lui apporta ce qu’il fallait.

Mais le bruit s’était répandu dans le village que le Saint Sacrement allait être porté à la cabane de Catherine Tekakwitha. Tout le monde voulut assister à cet événement extraordinaire. La foule accompagna le prêtre par respect pour Notre Seigneur et aussi, comme on se le disait les uns aux autres, pour voir mourir la sainte.

Après l’absolution générale, elle reçut dans les sentiments de la plus ardente dévotion le « Viatique du Corps de Notre Seigneur Jésus-