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Sacrement par des stations en esprit, unissant son immolation à celle du Sauveur ».

Un des Pères de la mission était chargé du soin des malades. Il les visitait chaque jour. Il ne pouvait assez admirer Catherine, qu’il trouvait toujours avec un visage souriant, malgré ses excessives souffrances. Il lui amenait parfois quelques enfants pour la divertir et lui procurer aussi l’agrément d’une petite instruction. Car il apportait en même temps des tableaux de l’Ancien et du Nouveau Testament qu’il expliquait fort bien.

Alors, continue le P. Chauchetière, « pour avoir plus de part à l’instruction, elle tâchait de se lever, quelque faible qu’elle fût, pour mieux voir les images. Les remerciements qu’elle lui faisait, les instances qu’elle faisait pour l’obliger à retourner bientôt, étaient les marques de la faim et de la soif qu’elle avait de la justice », ou, suivant la forte expression de saint Paul, d’« apprendre le Christ » et cela, jusque dans les derniers temps de sa vie, puisqu’elle n’avait plus que deux mois à vivre.

Le P. Cholenec raconte que, durant ces deux mois, « les souffrances de Catherine furent extraordinaires : elle était obligée de se tenir jour et nuit dans la même posture, et le moindre mouvement lui causait des douleurs aiguës. Quand ces douleurs se faisaient sentir avec le plus de vivacité, c’était alors qu’elle paraissait