Page:Lecompte - Catherine Tekakwitha, le lis des bords de la Mohawk et du St-Laurent, 1927.djvu/199

Cette page a été validée par deux contributeurs.
193
dernière maladie et mort

vie. Elle vint donc aussitôt me trouver et elle m’aborda avec ces paroles :

— Ah ! mon Père, j’ai péché !

« Elle me raconta ensuite toute l’affaire. Quoique je l’admirasse dans mon cœur, je ne laissai pas de faire bien le fâché et de la blâmer de son imprudence ; et pour l’empêcher d’y retourner davantage, je lui ordonnai d’aller jeter ces épines au feu, ce qu’elle fit aussitôt avec une grande soumission. Car elle avait cette vertu dans un éminent degré, toujours prête à faire et à ne pas faire, également contente des deux côtés, sans aucune attache à son propre sens : marque infaillible de l’esprit de Dieu qui la gouvernait. »


On était au cœur de l’hiver de 1680. La faiblesse de Catherine allait croissant. Tant qu’elle le put elle se traîna à l’église, nous dit le P. Chauchetière ; elle y passait une partie de la journée, à genoux ou appuyée sur un banc. Incapable de s’y rendre, et demeurée seule dans sa cabane, comme il arrivait souvent aux malades, parce que leurs compagnons ou leurs compagnes étaient à la chasse ou aux champs à travailler — « elle s’entretenait avec Dieu, et c’était véritablement alors qu’elle ne le perdait jamais de vue, soit en méditant, soit en disant son chapelet », « et, ajoute le P. Cholenec, en remplaçant ses visites au saint