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deux dévotions spéciales

tourmenté en toutes les manières qu’elle a pu s’aviser, par les travaux, par les veilles, par les jeûnes, par le froid, par le feu, par le fer, par les ceintures armées de pointes, par les rudes disciplines avec lesquelles elle se déchirait les épaules plusieurs fois la semaine. »

C’est un résumé, avons-nous dit. En effet, on se rappelle ce que nous avons raconté, au chapitre précédent, des grandes mortifications de la néophyte en conformité avec la Passion du Sauveur. On eût dit que, à l’imitation de saint Paul, elle voulait « achever en sa chair ce qui manquait aux souffrances du Christ ». Elle aurait pu faire sienne cette devise gravée sur l’une des portes de l’antique Université d’Oxford : Cor in Cruce, Crux in Corde, le Cœur sur la Croix, la Croix dans le Cœur. On la voyait souvent en contemplation devant la grande croix plantée au bord du fleuve ; son cœur l’y tenait attachée (se reporter pour cette scène au hors-texte qui orne ce volume).

Le passage cité du P. Cholenec contient une expression d’étonnement bien légitime : « Il serait difficile, lisons-nous, de trouver ailleurs une si grande innocence avec une pénitence si austère. » La pensée se reporte aussitôt à l’aimable patron de la jeunesse, saint Louis de Gonzague. Il semble qu’on puisse appliquer à notre bienheureuse le début de l’oraison que l’Église consacre au jeune saint : ( Ô Dieu,