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fallait conduire dans les plus sublimes voies de l’esprit ».

C’est exactement la réflexion que se faisait le P. Cholenec en voyant, dès la première année du séjour de Catherine au Sault, les ascensions merveilleuses de cette âme vers Dieu. « C’est sans doute, écrivait-il, une chose surprenante de voir combien cette jeune fille était avancée dans la piété pendant environ deux ans et demi qu’elle a vécu au Sault ; mais il est plus étonnant encore qu’elle ait été telle presqu’aussitôt qu’elle y était venue ; on peut dire d’elle avec vérité qu’elle n’a pas été novice dans l’exercice de la vertu ; qu’elle y a été savante dès le commencement, et qu’elle n’y a eu d’autre maître que l’Esprit-Saint, tant elle courut à grands pas à la perfection. »

Dans un autre endroit, parlant de son oraison, il ajoute : « Elle ne priait pour l’ordinaire que des yeux et du cœur… alors elle paraissait immobile et toute renfermée au dedans ; et par cette contention à s’unir à Dieu dans ses prières, elle parvint sans aucun maître que le Saint-Esprit à un sublime don d’oraison, accompagné de tant de douceurs célestes qu’elle passait souvent plusieurs heures de suite dans ces intimes communications avec son Dieu. »