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parler, elle fit un effort pour me répondre d’un ton de voix ferme : « Non, non », et avec un geste qui témoignait de la peine qu’on l’interrogeât encore à la mort sur un péché qu’elle avait eu si fort en horreur pendant sa vie. »

Le culte de la pureté ne va jamais sans un grand amour de la Vierge très pure. Nous en avons un bel exemple en notre bienheureuse.

Dès qu’on lui eut appris ce qu’était la sainte Vierge, elle l’aima de tout son cœur. Peu de temps après son arrivée au Sault, son institutrice, Anastasie, ayant remarqué quelques grains de porcelaine disposés dans sa chevelure, elle lui demanda si elle était prête à sacrifier ces vanités pour imiter mieux l’humble Marie ; tout de suite elle les retira. Et même, si elle n’eût craint une trop grande singularité, elle se fût coupé les cheveux, pour se déclarer ainsi l’esclave de la Reine du ciel.

Lorsqu’elle parlait de la Sainte Vierge, elle le faisait avec transport ; tout son cœur y passait. Des Iroquois et même des Français, frappés de sa sainteté, l’interrogèrent parfois sur la manière d’être plus agréable à Dieu. Dès que, dans sa réponse, elle touchait à la pureté, elle y mêlait aussitôt le nom et les exemples de Notre-Dame.

Elle avait appris par cœur ses litanies ; elle les disait tous les soirs privément, après les prières communes de la cabane. Son cha-