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vœu de virginité

de lui permettre quelque chose, afin que son corps ne prit pas le dessus. On lui permit, en effet, quelque chose. Mais ce peu de chose, elle l’étendait le plus qu’elle pouvait.


On sait que c’est parmi les épines de la mortification que fleurit excellemment le lis de la pureté.

Après avoir parlé des vertus de Catherine Tekakwitha, le P. Cholenec ajoute : « Enfin, rien ne fut plus remarquable en elle que cette pureté angélique dont elle fut si jalouse et qu’elle conserva jusqu’au dernier soupir. Ce fut un miracle de la grâce qu’une jeune Iroquoise ait eu tant d’attrait pour une vertu si peu connue dans son pays, et qu’elle ait vécu dans une si grande innocence de mœurs pendant vingt années qu’elle a demeuré dans le centre même du libertinage et de la dissolution. »

Il y revient dans un autre endroit, où il affirme qu’elle n’avait « jamais ressenti la moindre chose contraire à cette vertu, ni dans son corps ni dans son âme ; cela, dis-je, paraît incroyable et est pourtant très véritable. Je l’avais déjà su d’elle-même, mais voulant nous en assurer davantage d’une chose si merveilleuse, je l’interrogeai encore là-dessus la veille de sa mort, après lui avoir donné le saint Viatique. Et quoiqu’elle eût de la peine à