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son baptême chez les Agniers, à ceux qui la menaient aux champs les dimanches et les fêtes, pour l’y faire travailler malgré elle, de n’avoir pas plutôt souffert le martyre, d’avoir plus craint la mort que le péché.

Ces pénitences durèrent longtemps. À la fin, Catherine tomba gravement malade. Thérèse eut scrupule de laisser mourir sa compagne, sans prévenir le missionnaire de leurs mortifications. Le P. Cholenec blâma fort ces excès. Il les trouvait en même temps bien pardonnables en de nouvelles chrétiennes. Mais il leur donna pour l’avenir un règlement très net.

Le P. Chauchetière se joint au P. Cholenec pour excuser Catherine au sujet de ses pénitences : « Elle a été prudente, dit-il, dans ses excès mêmes, qui ne répondaient qu’aux violentes attaques que le péché fait aux sauvages, dont elle croyait ou plutôt dont elle appréhendait les souillures ; elle allait donc dans les excès non pas pour y persévérer opiniâtrement, mais pour trouver le milieu qu’elle gardait quand le Père le lui avait enseigné. »

Catherine recouvra la santé, si on peut appeler santé un état de faiblesse et d’infirmité continuel. Comme si la maladie eût été pour elle une lâcheté plutôt qu’une défaillance, elle se mit à importuner son confesseur, le priant avec une candeur charmante d’avoir pitié d’elle,