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vœu de virginité

La méthode qu’elles suivaient consistait à réciter d’abord l’acte de foi que les sauvages disaient communément à l’église, puis un acte de contrition. Catherine, toujours la première pour la pénitence, se mettait à genoux et recevait les coups de verges. Elle se plaignait que les coups n’étaient pas assez fermes : elle exhortait sa compagne à frapper plus fort. Et pourtant celle-ci déclara plus tard que le sang sortait au troisième coup.

Lorsque toutes deux avaient satisfait aux premières ardeurs de leur dévotion, elles commençaient le chapelet de la Sainte Famille. Elles l’avaient divisé en plusieurs pauses, et à chaque pause elles se donnaient un coup de verges. « Mais, sur la fin, ajoute le P. Chauchetière, leur dévotion n’avait point de mesure. C’était alors que Catherine découvrait les sentiments de son cœur en ces termes : Mon Jésus, il faut que je risque avec vous : je vous aime, mais je vous ai offensé ; c’est pour satisfaire à votre justice que je suis ici ; déchargez, mon Dieu, sur moi votre colère… Quelquefois elle n’en pouvait dire davantage, mais ses yeux baignés de larmes achevaient le reste. »

Le biographe raconte que, après la mort de Catherine, Thérèse affirmait que cette sainte fille, lorsqu’elle rappelait dans ces moments de ferveur tous ses péchés, ne trouvait rien de plus grave que de n’avoir pas résisté, après