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fession. C’était un samedi. Elle demanda à sa compagne ce qu’elles pourraient bien faire pour se mieux préparer. Thérèse suggéra une bonne flagellation mutuelle avec des verges. Tout de suite, Catherine partit, alla au cimetière qui était tout près, empoigna un paquet de verges, et, rentrant à la cabane, les dissimula adroitement sous une natte.

Quand le premier coup du salut sonna, elles pressèrent tout le monde de la cabane de se rendre à l’église et fermèrent soigneusement la porte. Alors Catherine, à genoux, les épaules nues, demanda à sa compagne de ne la point épargner. L’autre aurait voulu passer devant, dans la crainte de n’avoir pas le temps de recevoir sa part. Les supplications de Catherine prévalurent. Au reste toutes deux purent contenter leur besoin de souffrir en se mettant les épaules en sang. Elles allèrent ensuite à l’église, remplies de joie, goûtant plus que jamais les prières, les chants, la bénédiction du très saint Sacrement.

Ce mode de discipline à deux parut plein de charmes. Il ne fallait donc pas en rester là. Où se retireraient-elles pour échapper aux regards ? Leur choix se porta sur une cabane ouverte, située dans le cimetière et que possédait un Français de la Prairie. Elles choisirent le samedi pour se préparer de cette sorte à la confession.