Page:Lecompte - Catherine Tekakwitha, le lis des bords de la Mohawk et du St-Laurent, 1927.djvu/169

Cette page a été validée par deux contributeurs.
163
vœu de virginité

en récitant plusieurs fois son chapelet, nu-pieds et dans la neige jusqu’aux genoux.

Elle était un jour au bois avec Thérèse. Elle portait sa ceinture de fer aux pointes acérées. Revenant avec une grosse charge de bois sur ses épaules, elle glissa dans une descente et tomba lourdement ; les pointes de sa ceinture pénétrèrent fort avant dans sa chair. Elle se releva en souriant. Sa compagne voulait qu’elle laissât là sa charge. Elle n’en fit rien et rentra au village en cachant si bien son mal que personne ne s’en aperçut.

On remarqua que les mercredis et samedis elle ne mangeait rien. Elle les passait au bois en bûchant tout le jour. On ne voulut plus la laisser partir avant que la soupe ne fût servie et absorbée. Elle se dérobait quelquefois, disant à celle qui faisait chauffer la marmite, de demeurer au logis pour avoir soin de ses enfants, tandis qu’elle-même n’avait rien qui pût la retenir. Lorsqu’elle n’y réussissait point, elle se dédommageait en mêlant de la cendre à sa soupe, surtout en carême ; ce qu’elle faisait encore tous les vendredis de l’année.

Thérèse et elle se confessaient chaque semaine, après le salut qui avait lieu le samedi soir.

Un jour que Catherine était allée voir sa compagne pour causer des choses de Dieu, le discours tomba sur la préparation à la con-