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« On voyait Catherine au milieu de l’été, note le P. Chauchetière, toujours tête couverte, tandis que les autres sauvagesses n’ont que leurs cheveux qui leur servent de coiffure, et sont habillées fort à la légère. » Quand on lui demandait la raison de sa conduite, elle répondait « qu’elle croirait être superbe si on la voyait tête levée et sans couverte ».

Lorsqu’elle apprit l’usage de la discipline et des ceintures de fer chez les gens de son village, elle n’eut de cesse qu’elle n’obtint de son directeur ces instruments de pénitence. On imagine bien qu’ils ne restèrent point enfouis sous sa natte. Elle s’en servit pour étancher quelque peu sa soif de souffrances. Outre ces expiations de commune occurrence, elle s’en infligeait d’autres plus spéciales.

Allant au bois avec sa sœur et d’autres femmes, elle se plaçait derrière elles, ôtait sa chaussure et marchait pieds nus dans la neige et sur les glaces. Aussitôt qu’on pouvait la découvrir, elle se rechaussait : par humilité, elle se serait plutôt abstenue d’une mortification que de paraître mortifiée.

À la fête de la Purification, elle crut bon d’imiter en quelque sorte les cérémonies de l’Église dans la procession de ce jour, et donner à Notre-Dame une marque de son affection. Après la messe, elle fit le tour de son champ