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vœu de virginité

et d’ailleurs, notamment au sujet de ses mortifications.

Catherine Tekakwitha avait une notion exacte de l’amour de la souffrance. Après avoir signalé l’inaltérable douceur, la patience, la joie même qu’elle témoigna dans les maux qu’elle avait eus à souffrir sur la fin de ses jours, le P. de Charlevoix fait cette juste réflexion : « Il semble que rien ne doive moins coûter à ceux qui portent la mortification aussi loin que faisait cette sainte fille. Cela est pourtant assez rare : on est souvent étonné de voir les personnes qui pratiquent les plus grandes austérités, plus sensibles que d’autres à ce qui leur arrive de fâcheux et d’humiliant. » Puis il ajoute avec infiniment de sens : « C’est qu’en cela il n’y a rien de leur choix. La volonté propre est toujours la dernière victime, et elle manque souvent à l’holocauste. Catherine comprenait ce que les croix, qui sont présentées de la main du Seigneur, ont de préférable à celles que nous nous imposons nous-mêmes, et les souffrances, où sa volonté avait le moins de part, étaient toujours le plus selon son cœur. »

Il nous a déjà été donné, au cours de ce récit, de constater le bien-fondé de cette réflexion, nous avons vu la jeune Iroquoise, dès ses années d’adolescence, puis après son baptême là-bas et enfin au Sault Saint-Louis, nous