Page:Lecompte - Catherine Tekakwitha, le lis des bords de la Mohawk et du St-Laurent, 1927.djvu/164

Cette page a été validée par deux contributeurs.
158
catherine tekakwitha

de trois ans ; elle l’en retira à demi-morte. Au Père qui la reprenait de cette imprudence, elle répondit tout simplement que c’était en prévision des péchés que l’enfant commettrait un jour et qu’elle voulait lui faire expier par avance.

On peut s’étonner que de pareils excès pussent s’accomplir quelque temps sans être réprimés. Mais les missionnaires ne les apprenaient qu’après coup, parce que ces bons chrétiens, non moins humbles que pénitents, les pratiquaient hors du village, dans les bois. Par ailleurs, ils croyaient bonnement que dans le bois tout leur était permis en fait de mortifications.


Ces diverses pénitences des hommes et des femmes ne pouvaient échapper longtemps à la clairvoyance de Catherine. Elle en découvrit une partie et devina le reste. Son amour de la souffrance allait se satisfaire, du moins en partie, car l’obéissance dut souvent intervenir.

Le P. Chauchetière, qui sera notre guide en cette étude, ouvre le chapitre des austérités de la néophyte par ces mots : « Nous sommes ici dans un grand champ dont on n’a pas encore vu le bout. » De fait, il écrivait quelque temps après la mort de la servante de Dieu : des faits nouveaux lui étaient peu à peu révélés sur elle, par des personnes de la mission