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Plusieurs d’entre eux se disposaient de la sorte à subir vaillamment les tortures qui les attendaient dans leur pays.

La guerre, en effet, ne devait pas tarder à éclater entre Français et Iroquois. Ceux-ci invitèrent leurs compatriotes de la mission à venir se joindre à eux, leur promettant toute liberté de pratiquer leur religion. Le refus de cette invitation les transporta de fureur : les Iroquois chrétiens du Sault furent aussitôt déclarés ennemis de la patrie. Quelques-uns, saisis et emmenés captifs, furent brûlés à petit feu. Au milieu des plus cuisantes douleurs, ces hommes généreux prêchaient Jésus-Christ à ceux qui les tourmentaient et les conjuraient d’embrasser au plus tôt le christianisme pour échapper au feu éternel.

« Un entre autres, nommé Étienne, raconte le P. Cholenec, signala sa constance et sa foi : il était environné de flammes et de fers ardents : sans cesse il encourageait sa femme, qui souffrait le même supplice, à invoquer avec lui le saint Nom de Jésus. Étant près d’expirer, il ranima tout ce qu’il avait de force, et, à l’exemple de son saint Patron, il pria le Seigneur à haute voix pour la conversion de ceux qui le traitaient avec tant d’inhumanité. Plusieurs de ces barbares, touchés d’un spectacle qui leur était si nouveau, abandonnèrent leur pays et vinrent à la mission du Sault pour demander