elle me fit cette belle réponse, digne de Catherine Tegakouita :
— Il est vrai, mon Père, que le corps est traité plus délicatement dans les bois, mais l’âme y languit et ne peut y rassasier sa faim ; au contraire, dans le village, le corps souffre, j’en conviens, mais l’âme trouve ses délices auprès de Jésus-Christ. Eh ! bien, j’abandonne volontiers ce misérable corps à la faim et à la souffrance, pourvu que mon âme ait sa nourriture ordinaire. »
Elle demeura donc au village. Elle ne vécut que de blé d’Inde. Mais, nullement satisfaite de n’accorder à son corps que des aliments insipides qui pouvaient à peine le soutenir, elle le traita durement. Son directeur parle même de « pénitences excessives, sans prendre conseil de personne, se persuadant, explique-t-il, que lorsqu’il s’agissait de se mortifier, elle pouvait s’abandonner à tout ce que lui inspirait sa ferveur ».
Le chapitre suivant va nous dévoiler quelques-unes de ses austérités.