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étaient de telle conséquence que, avant de rien décider, elle voulait y penser à loisir.

L’autre fut charmée de cette réponse. Elle crut même y découvrir un demi-acquiescement.

Catherine s’empressa d’aller raconter l’entrevue au P. Cholenec.

— Ma fille, lui dit le Père, vous êtes la maîtresse de vous-même ; l’affaire dépend de vous uniquement ; mais, pensez-y bien, car elle le mérite.

— Ah ! mon Père, reprit-elle sur le champ et sans hésiter, je ne saurais m’y rendre ; j’ai la dernière aversion pour le mariage ; la chose n’est pas possible.

— Et que faites-vous de l’avenir ? insista le missionnaire pour la sonder et l’éprouver davantage.

— Père, je ne crains pas la pauvreté : mon travail me fournira, j’espère, de quoi subsister et je trouverai bien toujours quelques haillons pour me couvrir.

Le P. Cholenec la renvoya en lui recommandant d’y penser encore. Il sut par la suite qu’elle ne lui avait pas tout dévoilé en cette rencontre, à savoir, que déjà Marie-Thérèse et elle avaient résolu de ne jamais se marier, de se consacrer à Dieu, comme les religieuses, par le vœu perpétuel, l’une de virginité, l’autre de viduité.