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une sainte amitié

au fleuve, existaient déjà avec quelques autres petites rues transversales. L’Hôtel-Dieu s’élevait, rue Saint-Paul, tout près du couvent de la Congrégation.

Mademoiselle Mance était morte depuis cinq ans (1673), mais ses filles poursuivaient l’œuvre commencée avec un zèle et une charité qui jetèrent dans l’admiration les deux visiteuses. Tant de soucis, pensaient-elles, tant de fatigues, et toujours le calme, la douceur, la bonté rayonnant sur leurs figures, versant dans le cœur des malades, blancs ou sauvages indistinctement, la confiance et la résignation.

Un autre sujet d’étonnement pour elles fut l’œuvre de la Mère Bourgeoys : l’éducation des enfants, petites canadiennes au couvent, petites sauvagesses à la mission de la Montagne. Chez ces institutrices, comme chez les hospitalières, la même piété, le même dévouement, la même joie dans le sacrifice. La sainte fondatrice était là elle-même. Pendant plus de vingt ans encore, elle devait présenter à ses filles le modèle achevé de toutes les vertus religieuses.

Ce double spectacle ravit Catherine Tekakwitha, la plongea dans des réflexions inconnues jusque-là. Cependant, autant qu’on peut en juger, elle ne conçut aucun désir de la vie religieuse. Il fallait à sa dévotion le grand air libre. Elle, si attentive à faire ce qui lui paraissait le plus agréable à Dieu, n’aurait