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une sainte amitié

Pour le faire plus aisément, elles allèrent s’asseoir à l’écart, au pied de la croix plantée au bord de l’eau. Après le récit de leur vie passée elles résolurent de se lier ensemble pour en faire pénitence. Par prudence et par esprit d’obéissance à leur confesseur, le P. Cholenec, elles le consultèrent sur cette liaison. Il ne put qu’y donner son adhésion entière.

Voici le témoignage autorisé qu’il rend de cette belle et sainte amitié : « Depuis ce temps, elles ne firent pour ainsi dire qu’un cœur et qu’une âme en deux corps ; elles furent inséparables jusqu’à la mort de Catherine. Le nom de sa compagne lui était même resté comme héritage ; et quoique Catherine ne laissât pas de pratiquer Anastasie et d’aller encore de temps en temps avec elle, cependant elle s’attacha entièrement et pour toujours à cette seconde qui avait plus de feu et qui était plus capable de la seconder dans ses dévotions. On les voyait aller toujours ensemble au bois, aux champs et partout ailleurs ; elles allaient seules, évitant la rencontre et la compagnie des autres filles et femmes, tant pour ne pas se mêler dans leurs petits différends et dans les affaires du village, que pour n’en être pas détournées dans leurs dévotions. Elles ne parlaient que de Dieu et des choses qui les portaient à Dieu ; leurs entretiens étaient autant de conférences spirituelles, où elles se