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chapelle de bois n’est pas ce que Dieu demande le plus de nous, mais bien nos âmes pour y demeurer et en faire des temples ! Il est également véritable que je ne mérite pas d’entrer dans ce temple matériel, moi qui ai chassé Dieu si souvent de mon âme, et je mérite au contraire d’en être chassée à mon tour avec les chiens. »

Des sentiments d’une si grande élévation et d’une aussi profonde humilité frappèrent d’autant plus Marie-Thérèse qu’ils étaient plus inattendus. Son cœur à l’instant en fut embrasé.

Le P. Cholenec nous apprend que cette personne, d’une complexion robuste et dans la force de l’âge, c’est-à-dire d’environ vingt-huit à trente ans, était de ces naturels bouillants qui vont toujours dans l’excès ou pour le bien ou pour le mal.

Aussi jugea-t-elle que les paroles de Catherine venaient d’en haut, et que Dieu lui envoyait cette sainte fille pour la diriger dans son nouveau genre de vie. Elle lui déclara aussitôt ses aspirations, sa ferme volonté de réparer rigoureusement le passé, de se livrer toute au bon Dieu. Les vues, les sentiments étaient semblables dans l’une et l’autre femme ; Leurs cœurs s’unirent et, tout de suite, elles se communiquèrent leurs pensées les plus secrètes.