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une sainte amitié

de ce péril et la rendait saine et sauve à son village, elle se confesserait immédiatement et changerait de vie.

Dieu exauça sa prière. Après des fatigues incroyables et des repas d’anthropophages, la bande parvint à la Prairie. De onze personnes qu’elle avait d’abord été, il n’en restait que cinq, dont la chrétienne et son neveu. Elle se hâta d’accomplir la première partie de sa promesse, la confession. Le changement de vie retarda quelque peu.

À l’automne de 1676, la mission de la Prairie, ainsi que nous l’avons raconté, se transporta au Sault Saint-Louis. C’est ici que la grâce allait définitivement retourner l’âme de Marie-Thérèse. Voici dans quelles circonstances.

Après les fêtes de Pâques de 1678, on se mit à parachever la chapelle du Sault. Un jour, Catherine était à la considérer, lorsque la Providence lui amena Marie-Thérèse. Elles ne se connaissaient pas encore. Elles se saluèrent, puis, pour amorcer la conversation, Catherine demanda où les femmes se mettraient dans l’église. Thérèse montra l’endroit où sans doute elles seraient placées. Alors Catherine eut une de ces réflexions qui deviennent chez les saints des traits de feu. « Comme il est bien vrai, dit-elle de sa voix très douce et avec des larmes dans les yeux, que cette