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une sainte amitié

singulière intervention de Dieu dans sa conversion.

Durant l’hiver qui suivit son arrivée à la Prairie, elle accompagna son mari à la chasse avec un enfant de sa sœur. Ils s’en allèrent au loin sur les bords de la rivière des Outaouais. En route, d’autres Iroquois se joignirent à eux ; la bande se trouva formée de onze personnes, quatre hommes, quatre femmes et trois enfants.

Le malheur voulut que la neige tombât fort tard, cette année-là, ce qui rendit la chasse impossible. Un seul orignal avait été tué ; on le dévora. Puis ce fut la famine. Ils mangèrent d’abord quelques petites peaux qu’ils avaient apportées pour faire des souliers ; les souliers eux-mêmes y passèrent ensuite ; on se jeta enfin sur les écorces des arbres, pendant qu’on se dirigeait vers le bas de la rivière.

Sur ces entrefaites, le mari de Thérèse tomba malade. Ce que voyant, deux hommes de la troupe, un Agnier et un Tsonnontouan, s’éloignèrent dans l’espoir de rapporter quelques pièces de gibier. Au bout d’une semaine, l’Agnier revint seul, alerte et bien portant, mais rien dans les mains : il avait apparemment mangé son compagnon.

On voulut alors forcer Thérèse à abandonner son mari, pour ne pas arrêter la